Surréalisme
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L’année 2008 fête les 25 ans du célèbre Chat créé par Philippe Geluck le 22 mars 1983 pour le journal belge le Soir. Depuis, ce personnage qui ne ressemble en rien à un félin, est devenu un héros dont le dernier album s’est vendu à plus de 400 000 exemplaires. Comment expliquer un tel succès ? L’humour de Philippe Geluck n’est pas noir, comme c'était le cas à ses débuts, il est plutôt empreint de surréalisme et de dérision. Le Chat s’exprime de manière laconique et évoque, dans ses légendaires trois cases, tous les sujets en jouant sans cesse avec les mots. Faire rire tout en suscitant la réflexion, tel est le but de son créateur dont les maîtres sont les dessinateurs Folon, Sempé ou Chaval. Le monde de Geluck est un espace de liberté où des reproductions de gravures anciennes agrémentées de phylactères désopilants côtoient les sentences du Chat. Comédien de formation, Geluck est à la fois un dessinateur, un homme de radio et de télévision dont la philosophie pourrait se résumer ainsi : mieux vaut en rire !

Fiche biographique
• Nom : Geluck.
• Prénom : Philippe.
• Date et lieu de naissance : 7 mai 1954 à Bruxelles, en Belgique.
• Profession : dessinateur, comédien, homme de radio et de télévision.
• Dessinateurs de référence : Siné, Bosc, Hergé, Sempé, Chas Addams, Folon, Tomi Ungerer, Saul Steinberg, Reiser, Gébé, Chaval, Gary Larson.

Fiche généalogique
• Père : Didier Geluck, communiste ayant distribué des tracts antinazis pendant l'Occupation. À la Libération, il est engagé comme dessinateur dans les journaux d'obédience communiste. Il se reconvertit au bout de huit ans dans la distribution de films.
• Mère : passionnée de musique classique (Mozart, en particulier).
• Frère aîné : Jean-Christophe, graphiste.
• Épouse : Dany, scripte (mariage célébré en 1980).
• Enfants : Antoine (né en 1983). Lila (né en 1985).

Repères biographiques

Une enfance sous le signe de l’humour
1954. 7 mai : naissance de Philippe Geluck à Bruxelles. Premier Belge venu au monde par la méthode de l'accouchement sans douleur (selon sa biographie officielle).

1958. À 4 ans, Philippe veut être clown ou fantôme. Un peu plus tard, il désire être archéologue. Philippe a une enfance heureuse à Bruxelles, dans une famille amoureuse des arts.

1960-1962. Il dessine dès son plus jeune âge et son père lui fait découvrir des mensuels tels que Hara-Kiri et Bizarre, une revue dédiée à l'insolite éditée par Jean-Jacques Pauvert. Il conserve un numéro historique datant de 1960 : « Dessins inavouables ». La plupart de ses références en matière d'« humour dessiné » y sont rassemblées : Bosc, Siné, Chaval, Topor, Folon... Il découvre le dessin sarcastique qui le fait déjà rire à 7 ou 8 ans.

1963. À 9 ans, un professeur lui raconte la vie passionnante de Molière et Philippe déclare aussitôt vouloir être comédien.

1968. Philippe est abonné depuis l'âge de 14 ans au Théâtre Molière et au Théâtre national, la scène la plus prestigieuse de Belgique. Il espère pouvoir un jour y jouer.

1970. Avec son frère aîné, Jean-Christophe, Philippe gribouille une sorte de journal mural dans les toilettes. Un jour, un laveur de vitres, s’étant rendu dans ce lieu, en ressort hilare et promet d'en parler à son ami Bob de Groot (né à Bruxelles, le 26-10-1941), rédacteur en chef de l’Œuf, un journal humoristique.

1971. À 17 ans, il publie ses premiers dessins dans la revue de la Régie Renault, en Belgique.
Novembre : Bob de Groot publie la première page de ses gags.

Premières expositions de dessins

1972. Philippe participe à une exposition thématique (qui fera le tour de l'Europe) au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles : La Vénus de Milo ou les dangers de la célébrité. Sur les murs de la salle d’exposition, son nom côtoie ceux du célèbre photographe américain Man Ray (1890-1976), de Ronald Searle, le plus célèbre cartooniste anglais (né en 1920) et du peintre espagnol Salvador Dalí (1904-1989).
La même année, Philippe s'inscrit à l'Insas (Institut national supérieur des arts du spectacle).

1973. Yannick et Margot Bruynhoge de la Galerie Maya, saisis par le climat angoissant et cruel de ses aquarelles, l'invitent à participer à plusieurs expositions collectives.
1974. Juin : Yannick et Margot Bruynhoge lui programment une exposition personnelle. À 20 ans, Philippe a trouvé son style. L'influence de Folon (1934-2005) est évidente : un dessin au trait fin qui s'appuie sur la beauté de l'aquarelle pour laisser s'exprimer un humoir très noir, qui évoque et dénonce la cruauté du monde.
Début de carrière au théâtre
1974. En sortant de l'Insas, un ami lui demande de lui donner la réplique pour une audition au Théâtre national de Belgique. À l'issue de la scène, c'est à P. Geluck que Jacques Huisman propose un engagement pour la saison suivante. Il jouera cent fois le rôle de Werther dans Werther 75 (adaptation des Souffrances du jeune Werther de Goethe), d’Ulrich Plenzdorf.
1976. Philippe crée avec quatre amis comédiens le « Théâtre hypocrite » qui connaît un grand succès à Bruxelles et en province. Geluck y monte notamment les Gros Chiens, un assemblage de texte du dessinateur humoristique Chaval (1915-1968, né Yvan Le Louarn) et l'Homosexuel, ou la difficulté de s'exprimer, de Copi (1939-1987, né Raul Damonte Botana, dramaturge argentin à l’humour surréaliste). Après deux ans, la troupe se dissout.
1977. Il interprète au Théâtre national le rôle de Macheath, dit « Mackie le Surineur », dans l'Opéra de Quat'Sous de Bertolt Brecht, mis en scène par Henri Ronse.
Entre le théâtre et le dessin : la radio et la télévision
1978. Philippe Geluck entame une collaboration avec la chaîne publique RTBF (radio et télévision belges francophones), dont naîtront plus de 1500 émissions, au ton incisif, tant à la télévision qu’en radio.
Il conçoit, écrit et anime Lollipop (devenue émission culte) pendant cinq ans. Lollipop est la première émission belge pour enfants à être regardée par toute la famille. Les enfants comme les parents adorent les pitreries de Geluck et de sa marionnette Malvira.

1979. Philippe Geluck expose ses dessins et aquarelles au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles.
1980. P. Geluck et Dany se marient. Première apparition du « Chat » et de « Madame » sur le carton de remerciements.
Philippe joue dans Roméo et Juliette, Faust de Marlowe, Léopold II d'Hugo Claus, l'École des Bouffons de Ghelderode, et dans quelques téléfilms. Au Théâtre de Poche, il interprète Bent, dans la pièce du même nom de Marin Sherman, mise en scène par Derek Goldby, dont le sujet traite de la déportation des homosexuels dans l'Allemagne nazie.
Dernière pièce
1981. Pour la saison suivante, Roger Domani, directeur du Poche, lui commande l'affiche de Un certain Plume de l’écrivain et poète belge Henri Michaux (1899-1984), avant de lui proposer le rôle mis en scène par Andrej Burzinsky. Geluck est seul en scène, avec un chapeau melon et pour unique décor, un lit de fer. Cette pièce est un triomphe, reprise plusieurs fois en Belgique et en tournée à l'étranger. Pourtant, Philippe décide d'arrêter de faire du théâtre, afin de se consacrer au dessin et à sa vie de famille.
La naissance du Chat
1983. Naissance de son fils Antoine. Un chaton emmailloté rejoint le couple de chats sur le faire-part.
22 mars : première apparition du « Chat » dans les colonnes du quotidien journal le Soir, grâce au journaliste Luc Honorez. Les trois premiers « strips » (cases) s'intitulent « « l'humour en 20 leçons ». Les lecteurs sont au début surpris par ces premiers strips, modèle du non-sens elliptique. Le Chat parle peu mais en dit beaucoup ; ...

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