Valerio ADAMI
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Italie 1935
Nouvelle Figuration
Peintre italien, né le 17 Mars 1935 à Bologne.
Valério Adami est un des principaux représentants de la Figuration narrative.
Comme certains adeptes de ce mouvement, tantôt il part de représentations fragmentaires du réel, fortement schématisées, qu’il redistribue en fonction de diverses associations d’idées (Massacri privati, 1965); tantôt il travaille à partir de toiles d’autres peintres, de photos, de documents divers dont il dégage certaines formes obsessionnelles, en relation avec sa propre biographie (Hommage à Juan Gris, 1967).
Que ce soit dans le grossissement des détails ou dans le traitement des formes (celles-ci sont cernées d’un trait noir délimitant brutalement des zones de couleurs franches), cet art, qui se veut constamment expérimental, est une des transpositions les mieux venues, dans le domaine pictural, des techniques de l’affiche du cinéma et de la bande dessinée.
Biographie :
1955 - Aprés cinq années d’études à l’académie de Brera à Milan il part pour Paris où il rencontre Wilfredo Lam et Matta. L’oeuvre de ces deux héritiers du surréalisme l’influencera durablement.
1957 - A Milan la Galleria Del Naviglio présente sa première exposition personnelle. A partir de cette période Adami partage sa vie entre l’Italie et Paris. Dans le même temps il accompli de nombreux voyages dans les différentes capitales du monde occidental.
1962 - Exposition personnelle à l’Institute of Contemporary Art de Londres.
1963 - Réalisation d’une série de toiles intitulée Alice au pays de la violence. La violence et la désolation seront des thèmes recurrents durant deux décennies.
1968 - Adami expose à la biennale de Venise une série de toiles réalisée lors de son séjour à l’hotel Chelsea de New York. On y retrouve notamment latrines àTimes square et Hôtel Chelsea Bathrooms des vues urbaines qui sont considérées aujourd’hui comme le seuil de maturité du peintre. Aprés s’être progressivement détaché de ses premières influences (Expressionniste et surréaliste) Adami inaugure, vers la fin des années soixante, un nouveau type de figuration procédant de l’énigme et caractérisé par le recours systématique à la ligne géométrique et aux aplats de couleur saturée.
Entre 1968 et 1970 Adami voyage beaucoup en Amérique centrale, en Amérique du Sud et aux Etats Unis.
1970 - De retour en Europe Adami s’établit définitivement à Paris. Pierre Gaudibert lui consacre la même année une grande exposition à l’A.R.C. (Musée d’art moderne de la ville de Paris). Edition de la lithographie La Camera da letto.
1971 - Adami peint ses premiers portraits d’hommes célèbres.
1972/73 - Il réalise plusieurs tableaux à caractère politique parmi lesquels I gilé di Lenin (les gilets de lénine). Il s’engage résolument sur la voie de la figuration critique. Parallèlement il étoffe sa galerie de portraits avec les fameux Sigmund Freud in viaggio verso Londra et J.Joyce.
1973 - Edition de la gravure Déserter, et des lithographies Portrait d’Harold Lloyd, Signature du titulaire.
1974 - A l’issue d’un long séjour en Bavière il publie avec l’écrivain Helmut Heissenbuttel le livre " Das Reich " (Dix leçons sur le Reich). La même année l’architecte Bruce Graham lui commande cinq grands panneaux muraux de 60 mètres de largeur et de 12 mètres de haut pour le nouveau siège de la First National City Bank de Madison (Winconsin). A la fin de l’année il conçoit le tableau Thorwaldsen à Copenhague.
1975 - Adami dessine l’affiche pour " Glas " de Jacques Derrida. Edition des gravures Blessure de Staline, Café, Disegno di un paesaggio, Ritratti con espressione.
1976 - Exposition personnelle au C.A.P.C. DE Bordeaux. Edition de la gravure Disegno di une foto di Ben Shahn et de la lithographie Etude pour un portrait d’Anton Webern (étude datant de 1971). Grande exposition à la galerie Maeght de Zurich.
1977 - Premier séjour en Inde avec Hubert Damish. A son retour une exposition personnelle lui est consacrée au Musée Cantini de Marseille. Texte de Hubert Damish et Valério Adami.
1979 - Adami amorce un tournant thématique en introduisant des sujets mythologiques dans sa peinture. Exposition personnelle à l’Israêl Muséum de Jérusalem. Durant l’hiver il peint Oedipe et le sphinx, Esope et Pandora’s box.
1980 - Exposition personnelle au Musée des Beaux-Arts de Caen. Edition des lithographies Kiss of the moon, La charrette, Mariage, Pandora’s box et Song of Myself.
1981 - Exposition personnelle à la galerie Maeght de Zurich. Edition de la lithographie Petit clair de lune.
1982 - Edition des lithographies Angélus et Métamorphose.
1983 - Parmi les nouvelles toiles exposées par la galerie Marisa del Re de New York, figurent Métamorphose et Marat assassiné.
1985 - Rétrospective Adami au Musée National d’Art Moderne, Centre Georges Pompidou.
Edition des lithographies Follow the flute et Nocturne.
1992 - Dans sa période actuelle Adami semble revenir à l’économie chromatique des peintures des années 70. Edition de la lithographie Entre les deux.
1ère période: la figuration critique.
Au seuil des années 70, les recherches plastiques d’Adami aboutissent à l’élaboration d’un nouveau langage figuratif. La ligne, qui traditionnellement matérialisait par le jeu des contours l’articulation du visible en objets distincts et disjoints, a désormais une fonction de déconstruction de la référence objective en éclats de visibilité. Ses images semblent constituées de pièces provenants de puzzles différents. Non seulement Adami recours au montage d’éléments hétéroclites mais encore il proscrit tous effets illusionnistes tels que la perspective atmosphérique, le fondu baroque dans lequel se dissout la morphologie et la tonalité des choses. La planéité du tableau est affirmée par la négligence de toute indication de volume. Du relief de la réalité empirique Adami ne retient que le contour et la tonalité des corps pour les agencer en une mosaïque de contrastes chromatiques.
La délimitation linéaire des parcelles de couleur pure par le cerne noir produit des images indéchiffrables mais dotées d’un fort impact visuel.
Cette manière inédite de fabriquer des images s’inspire directement des mass média (affiche, B.D. photo) dans le but de dénoncer, de la manière la plus efficace possible, la condition de l’homme moderne. Le corps humain, omniprésent dans l’oeuvre d’Adami, devient la propre victime de l’univers rationalisé et désaffecté des mégalopoles contemporaines. Un tableau d’Adami est instantanément identifiable par les diffractions qu’il inflige aux figures. Son graphisme volontairement neutre et désaffecté structure la surface du tableau en une grille orthogonale symbolisant l’aliénation et le cloisonnement.
2eme période: l’archéologie de la culture occidentale
Vers la fin des années 70, la peinture D’Adami amorce une mutation. Il s’engage dans une sorte d’archéologie désordonnée qui exhume de l’héritage historique et mythologique de notre civilisation des lambeaux de signification qu’il réagence, selon la fameuse méthode des associations libres, en des allégories hermétiques. Cet abandon progressif de la critique idéologique des espaces anonymes des villes modernes au profit de la mise en scène du patrimoine culturel de l’occident s’accompagne d’une discrète évolution plastique. Le fameux trait noir rectiligne et sans modulation, qui caractérise les oeuvres de la première période se métamorphose sur une décennie en un cerne fait de pleins et de déliés. Les aplats orthogonaux de couleurs saturées cèdent progressivement la place à des gammes plus subtiles et à des surfaces animées par ...
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